La quête des Crystales
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 La nouvelle voisine

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Lenya
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MessageSujet: La nouvelle voisine   La nouvelle voisine EmptyMer 18 Jan à 12:42

(version BenJ)

Dans une petite ville du Massachusetts, quelques amies et moi, nous étions quatre en tout, avions fondé un club de lecture. Étant toutes femmes au foyer, le temps était long et nous avions beaucoup de temps à consacrer à la lecture. Nous nous rencontrions les mardis après-midi chez Béatrice pour discuter du livre que nous devions lire durant la semaine et choisir un autre livre pour la semaine suivante. Notre club allait de bon train et nous étions toutes enjoués de lire un après l’autre les classiques littéraires.

Évidemment, comme la plupart des femmes ayant atteint la quarantaine et qui passait le plus clair de leur temps à la maison, la vie devenait monotone donc on regardait souvent par la fenêtre et on épiait nos chers voisins. Le mardi après midi, c’était également la rencontre d’un second club, un club de potinage.

Alors que nous jugions plus que sévèrement la plante-bande des Lacombe la sonnette retentie. La maîtresse de maison alla ouvrir impatiente de voir qui pouvait bien se pointer devant chez elle en après-midi. Elle ouvrit la porte et aperçu une femme qui entrait dans la trentaine, belle et souriante. C’était la nouvelle voisine, celle qui avait emménagé avant-hier à gauche de ma demeure. Nous avions clos sont sujet quelques minutes au paravent en affirmant qu’elle s’habillait excessivement trop… décolleté disons. Béatrice la fit entrer et elle nous vit tout assises sur des canapés une pointe de petit gâteau à la main.
- Bonjour, je suis votre nouvelle voisine, Anne. Je suis ravie de vous rencontrer.


Toutes les femmes retinrent leurs langues et apposaient sur la nouvelle venue un regard sombre, réprobateur et critique à la fois. La pauvre ne savant pas quoi faire continua comme si de rien n’était son monologue.
- J’ai entendu dire que vous avez formé un club de lecture et j’aimerais bien y adhéré… «si vous n’en voyez pas d’inconvénient bien sûr.
Silence.
- Vous voyez j’adore lire et même écrire lorsque l’occasion se présente. Je vais lire les livres à termes et j’apporterai des critiques vus sous un autre aspect.
- Merci, on va en discuter, fit Madame Crox, la plus âgé du groupe, elle avait presque soixante-dix ans.

Sur ce, Béatrice la conduisit jusqu’à la porte où elle la salua d’un sourire forcé. De toute apparence, cette femme ne lui plaisait guerre. Ce qui ne semblait pas le cas des autres dames qui m’entourait. Elles hochaient la tête d’un signe approbateur signifiant qu’elles acceptaient l’arrivé de la nouvelle. Moi, je n’y voyais pas d’inconvénient. Il serait bien d’avoir de nouveaux avis, car mes compagnes commençaient à devenir redondante dans leur critique. Mathilde, elle, aimait tous ce qu’elle lisait. Béatrice, elle détestait chacune des fins proposées. Quant à Sally, elle n’avait pas d’opinion. L’arrivé de la nouvelle, me plaisait de plus en plus et elle m’avait semblé plutôt bien, avec du vocabulaire et avec une allure fière. N’empêchait que quelque chose me tracassait à son sujet. Une intuition féminine comme dirait certaines, mais moi je ne croyais pas en ces sottises. Un truc en elle me tracassait effectivement en la personne d’Anne. Comme si elle avait cachait un lourd secret ! C’est fou ce qu’on peut avoir comme première impression lorsqu’on rencontre quelqu’un.

La réunion se termina sans plus parler de la nouvelle voisine, on avait accepté sa candidature et on m’avait choisi pour aller lui annoncé la bonne nouvelle. Je me dirigeais donc vers la porte de sa demeure et sonna, puis attendis. Elle vint me répondre quelques seconde plus tard avec un sourire invitant et à la fois anxieux.
-Bienvenue dans le club, dis-je simplement.
***
Deux semaines s’étaient passées et j’avais toujours cette fâcheuse intuition qui collait après Anne qui s’avéra plutôt gentille après mûres réflexions. Il y avait cependant quelque chose, dont je ne savais comment nommer, qui me tracassait au plus haut point. Deux réunions s’étaient également produites et Anne n’avait rien à se reprocher. Un jour elle m’invita pour un souper chez elle, ma famille était invitée évidemment. Sa maison était tout aussi mystérieuse qu’elle. C’est comme si elle cachait un terrible secret qui l’aurait détruite s’il avait été connu de même une seule personne.

La soirée terminée je me couchai et dormi d’un sommeil parsemé de cauchemar étrange. Le lendemain matin, je m’installai au bureau de mon fils et ouvrit l’ordinateur. Je connectais l’ordinateur à l’Internet et m’appliquais aussitôt à la tâche que je m’étais donné. Le geste me pris quelques minutes car je n’étais pas très commune à toute cette technologie. Après plusieurs minutes de recherche sur un moteur de recherche reconnu, je trouvai enfin ce que je cherchai. Le terrible secret que cachait Anne. Je trouvai une tonne d’information à son sujet. J’aurai pu écrire sa biographie avec toutes les informations que j’ai assimilées en ce jour.

Anne sortait de prison, elle avait écopé de 10 ans de prison alors qu’elle n’avait que 22 ans. Elle était complice d’un meurtre, celui d’une femme de son voisinage qui avait été au mauvais endroit au mauvais moment disons. Naturellement une peur atroce m’envahit. Si ça lui reprenait de torturer à mort sa voisine, moi dans ce cas, par simple plaisir de la souffrance. Il fallait faire quelques chose, je ne pouvais pas laisser cette folle tuer mes amies, ma famille.

Ce secret était bien trop gros pour que je le garde à moi toute seule. Je n’y étais pas capable. Je suis donc aller chez mon amie Sally qui restait toujours calme dans les situations désastreuses et qui avait une tête sur les épaules. Je savais que je pouvais lui faire confiance, qu’elle n’allait pas tout raconté à ses jacasseuses du cartier. Non, à elle, je lui donnais mon entière confiance. Je lui racontai donc toute la situation dans les moindres détails. Elle savait maintenant tout ce que je savais. Je restais là attendant la super réponse à la question que je lui avais posée en lui disant les faits. Elle avait adopté une pose de questionnement, une main devant la bouche, les yeux fermés. Pour réponse, elle me dit simplement : « Pars» . Ce seul mot mis des idées dans ma tête que je n’aurais jamais envisagées dans d’autre circonstance. Elle me disait qu’il fallait que je parte sans avertir personne, seule, le plus loin possible. Il n’était cependant pas question que je parte sans mon mari et mon fils.

J’essayais donc de faire comme si de rien n’était, comme si je ne savais rien pendant la première semaine. Mais après cette première semaine, tout bascula. Par un moyen ou par un autre, elle avait su que je savais. J’étais maintenant sa prochaine victime. Elle ne voulait pas que je ruine sa vie qu’elle avait mis plusieurs semaines à rebâtir. Il y avait une tonne de signe qui me paraissait évident. Par exemple, elle avait proposé comme roman dans notre club de lecture : La fille d’à côté. C’était un roman qui racontait l’histoire d’une femme qui espionnait sa voisine et qui se fit tuer par cette dernière. Quoi de plus évident? J’avais également l’impression qu’elle m’épiait constamment. Je voyais des ombres partout ainsi que des silhouettes. Elle me lançait des regards provocateurs lorsque je la voyais. Elle m’en voulait.

Son dessein était plus que clair, elle voulait me voir rayé de sa vie. J’en savais trop. Je fit donc ce que je n’aurais jamais du faire. Je le sais désormais, car avec le recul, j’ai bien vu que mon imagination me jouait probablement des tours. Je fis ce que Sally m’avait conseillé : Je fit ma valise et parti pour des contrés lointaines en laissant tous les gens que j’aimais. Je le regrette amèrement aujourd’hui, en fait, je le regrettais amèrement jusqu’à aujourd’hui, car figurez-vous que je suis allée voir un psychologue et il m’a annoncé que j’étais paranoïaque. Je ne croyais pas que le psy avait tord, je lui accordais une confiance aveugle. Mais je sais que je ne le suis pas aujourd’hui, car ce matin on pouvait lire dans les journaux :

Tuerie au Massachusetts : Une ex-détenue attaque sauvagement le voisinage.
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MessageSujet: Re: La nouvelle voisine   La nouvelle voisine EmptyMer 18 Jan à 12:43

(version 7 janvier)

Dans une petite ville du Massachusetts, trois de mes amies et moi avions fondé un club de lecture. Étant toutes femmes au foyer, le temps était long et nous avions beaucoup de temps à consacrer à la lecture. Nous nous rencontrions les mardis après-midi chez Béatrice pour discuter du livre que nous devions lire durant la semaine et choisir un autre livre pour la semaine suivante. Notre club allait bon train et nous étions toutes enjouées à lire un après l’autre les classiques de la littérature.

Évidemment, comme la plupart des femmes ayant dépassé la quarantaine et passant le plus clair de leur temps à la maison, la vie routinière devenait monotone. Une de nos activités favorites consistait à épier nos chers voisins. Les mardis après-midi étaient consacrés à un second club, un club de potinage.

Alors que nous jugions plus que sévèrement la plate-bande des Lacombe, la sonnette retentit. La maîtresse de maison alla ouvrir, impatiente de voir qui pouvait bien se pointer devant chez elle en après-midi. Elle aperçue alors une femme d’à peine trente ans, belle et souriante. C’était la nouvelle voisine, celle qui avait emménagé avant-hier près de ma demeure. Nous avions clos la conversation à son sujet quelques minutes auparavant, affirmant qu’elle s’habillait de façon excessivement décolletée. Béatrice la fit entrer, polie avant tout, et sa première vision de nous fut trois femmes assises sur le canapé, une petite pointe de gâteau à la main.
- Bonjour, je suis votre nouvelle voisine, Anne. Je suis ravie de vous rencontrer, commença-t-elle, un peu mal à l’aise.
Nous retinrent toutes nos langues et posâmes sur elle un regard sombre, réprobateur et critique à la fois. La pauvre nouvelle venue, ne sachant quoi faire, continua son monologue tant bien que mal.
- J’ai entendu dire que vous aviez formé un club de lecture, et j’aimerais bien y adhérer…si vous n’y voyez pas d’inconvénient, bien sûr.
Silence.
- Vous voyez, j’adore lire, et même écrire lorsque l’occasion se présente. Je vais lire les livres à terme et j’apporterai un autre aspect à la critique.
- Merci, nous allons en discuter, fit Mathilde, la plus âgée du groupe; elle avait presque soixante-dix ans.
Sur ce, Béatrice conduisit ma nouvelle voisine jusqu’à la porte, où elle la salua d’un sourire forcé. De toute évidence, cette femme ne lui plaisait guère, ce qui ne semblait pas être le cas des autres dames qui m’entouraient. Elles hochaient la tête d’un signe approbateur signifiant qu’elles acceptaient l’arrivée d’Anne au sein du club. Moi, je n’y voyais pas d’inconvénient. Il serait bien d’avoir un œil neuf sur nos lectures, car mes compagnes commençaient à devenir redondantes dans leurs critiques. Mathilde aimait tout ce qu’elle lisait, Béatrice, quant à elle, trouvait à redire sur chacune des oeuvres proposées. Pour sa part, Sally n’avait jamais d’opinion claire. L’arrivée de la nouvelle me plaisait de plus en plus, et elle m’avait semblé plutôt bien, avec un vocabulaire châtié et une allure fière - bien qu’un peu provocante. Cependant, quelque chose me tracassait à son sujet. Une intuition féminine, auraient dit certaines, mais moi je ne croyais pas en ces sottises. C’était plutôt comme si...elle cachait un lourd secret ! C’est fou ce qu’on peut avoir comme première impression lorsqu’on rencontre quelqu’un.

La réunion se termina sans plus parler de la nouvelle voisine; nous avions accepté sa candidature et j’avais été choisie pour aller lui annoncer la bonne nouvelle. Je me dirigeai donc vers sa porte, sonnai, puis attendit. Elle vint me répondre quelques secondes plus tard avec un sourire invitant, mais imperceptiblement anxieux aussi.
-Bienvenue dans le club, dis-je simplement.
***
Deux semaines s’étaient écoulées et j’avais toujours cette fâcheuse impression à propos d’Anne, cette dernière pourtant fort sympathique. Il y avait toujours ce quelque chose, que je ne savais nommer, qui me tracassait au plus haut point chez elle. Deux réunions s’étaient déroulées de façon exquise et Anne n’avait rien à se reprocher. Un jour, elle m’invita pour un souper chez elle- avec ma famille. Sa maison, tout aussi mystérieuse qu’elle, ne me révéla rien de sa locataire. Le secret d’Anne était-il si sérieux?

La soirée terminée, je me couchai et dormit d’un sommeil hanté de cauchemars étranges. Le lendemain matin, je m’installai au bureau de mon fils et ouvrit l’ordinateur. Je connectai l’ordinateur à Internet et m’appliquai aussitôt à la tâche que je m’étais donnée. Celle-ci me prit plusieurs minutes, car je n’étais pas très habituée à cette technologie. Ma persévérance me fut salutaire; je trouvai enfin ce que je cherchais. Le terrible secret que cachait Anne. Je trouvai une tonne d’information à son sujet, plus que je ne l’aurais souhaité, à vrai dire.

Anne sortait tout juste de prison. Elle était complice d’un meurtre, celui d’une femme de son voisinage au mauvais endroit au mauvais moment, semblait-il. Naturellement, une peur atroce m’envahit : et si ça lui reprenait, de torturer à mort sa voisine -moi en l’occurrence- par simple plaisir de la souffrance? Il fallait faire quelque chose, je ne pouvais pas laisser cette folle tuer mes amies, ma famille ou moi-même.

Ce secret était bien trop gros pour que je le garde pour moi toute seule. Je n’en étais pas capable. Je suis donc allée chez mon amie Sally, toujours calme dans les situations désastreuses. Je savais que je pouvais lui faire confiance, qu’elle n’allait pas tout raconter aux jacasseuses du cartier. Je lui donnais mon entière confiance, je lui aurais confié ma vie - en fait, c’est ce que je fis. Je lui racontai la situation dans les moindres détails. Elle savait donc tout ce que je savais. Je restai là, attendant la réponse-miracle à la question que je lui avais posée en lui racontant les faits. Elle avait adopté une pose de questionnement, une main devant la bouche, les yeux fermés. Sa réponse fut tout simplement : « Pars». Ce seul mot mit des idées dans ma tête que je n’aurais jamais envisagées dans d’autres circonstances. Elle me dit qu’il fallait que je parte sans avertir personne, seule, le plus loin possible. Il n’était cependant pas question que je parte sans mon mari et mon fils.

J’essayai donc de faire comme si de rien n’était, comme si je ne savais rien, pendant sept jours. Mais après cette première semaine, tout bascula. Par un moyen ou par un autre, elle avait appris que je savais. J’étais maintenant sa prochaine victime. Elle ne voulait pas que je ruine la vie qu’elle avait mise tant de semaines à rebâtir. Nombres de signes me démontrèrent cela : elle proposa «La fille d’à-côté» comme roman à la rencontre du Club ce mardi-là. Ce roman racontait l’histoire d’une femme espionnant sa voisine et se faisant tuer par cette dernière. Quoi de plus évident? J’avais également l’impression qu’elle m’épiait constamment. Je voyais des ombres partout, des silhouettes indéfinies me poursuivaient. Elle me lançait des regards provocateurs lorsque je la rencontrais. Elle m’en voulait - à mort.

Son dessein était plus que clair, elle voulait me voir rayée de sa vie. J’en savais trop. Je fis donc ce que je n’aurais jamais du faire. Je le sais désormais, car avec le recul, j’ai bien vu que mon imagination me jouait probablement des tours. Je fis ce que Sally m’avait conseillé : je fis ma valise et partis pour l’Europe en laissant tous les gens que j’aimais. Je le regrette amèrement aujourd’hui. Je suis allée voir un psychologue, qui m’a annoncé que j’étais paranoïaque. Comment pouvait-il se tromper? Je suis donc revenue chez moi, après quelques mois d’absence. Mais je sais que je ne suis pas paranoïaque... Aujourd’hui, le club de lecture compte un membre de moins. Et ce n’est pas Anne.
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MessageSujet: Re: La nouvelle voisine   La nouvelle voisine EmptyMer 18 Jan à 12:44

(version lili)

Dans une petite ville du Massachusetts, quelques amies et moi, quatre en tout, avions fondé un club de lecture. Étant toutes femmes au foyer, le temps était long et nous avions beaucoup de temps à consacrer à la lecture. Nous nous rencontrions les mardis après-midi chez Béatrice pour discuter du livre que nous devions lire durant la semaine et choisir un autre livre pour la semaine suivante. Notre club allait bon train et nous étions toutes enjouées de lire un après l’autre les classiques de la littérature.

Évidemment, comme la plupart des femmes ayant dépassé la quarantaine et passant le plus clair de leur temps à la maison, la vie routinière devenait monotone et donc, on regardait souvent par la fenêtre et on épiait nos chers voisins. Les mardis après-midi, c’étaient également la rencontre d’un second club, un club de potinage.

Alors que nous jugions plus que sévèrement la plate-bande des Lacombe, la sonnette retentie. La maîtresse de maison alla ouvrir, impatiente de voir qui pouvait bien se pointer devant chez elle en après-midi. Elle aperçue alors une femme d’à peine trente ans, belle et souriante. C’était la nouvelle voisine, celle qui avait emménagé avant-hier à gauche de ma demeure. Nous avions clos son sujet quelques minutes auparavant en affirmant qu’elle s’habillait de façon excessivement décolleté pour être tout à fait respectable. Béatrice la fit entrer et elle nous vit, toutes assises sur les canapés, une petite pointe de gâteau à la main.
- Bonjour, je suis votre nouvelle voisine, Anne. Je suis ravie de vous rencontrer, commença-t-elle, un peu mal à l’aise.


Toutes les femmes retinrent leurs langues et posaient sur la nouvelle venue un regard sombre, réprobateur et critique à la fois. La pauvre nouvelle venue, ne sachant quoi faire, continua son monologue tant bien que mal.
- J’ai entendu dire que vous aviez formé un club de lecture, et j’aimerais bien y adhérer…si vous n’en voyez pas d’inconvénient, bien sûr.
Silence.
- Vous voyez, j’adore lire, et même écrire lorsque l’occasion se présente. Je vais lire les livres à termes et j’apporterai des critiques vues sous un autre aspect.
- Merci, nous allons en discuter, fit Madame Crox, la plus âgée du groupe; elle avait presque soixante-dix ans.

Sur ce, Béatrice conduisit ma nouvelle voisine jusqu’à la porte, où elle la salua d’un sourire forcé. De toute apparence, cette femme ne lui plaisait guerre, ce qui ne semblait pas être le cas des autres dames qui m’entouraient. Elles hochaient la tête d’un signe approbateur signifiant qu’elles acceptaient l’arrivée d’Anne au sein du club. Moi, je n’y voyais pas d’inconvénient. Il serait bien d’avoir un œil neuf sur nos lectures, car mes compagnes commençaient à devenir redondantes dans leurs critiques. Mathilde aimait tout ce qu’elle lisait, Béatrice, quant à elle, détestait chacune des fins proposées. Pour sa part, Sally n’avait pas d’opinion. L’arrivée de la nouvelle me plaisait de plus en plus, et elle m’avait semblé plutôt bien, avec un vocabulaire châtié et une allure fière- bien qu’un peu provocante. Cependant, quelque chose me tracassait à son sujet. Une intuition féminine, aurait dit certaines, mais moi je ne croyais pas en ces sottises. Un truc me tracassait effectivement en la personne d’Anne. Comme si elle cachait un lourd secret ! C’est fou ce qu’on peut avoir comme première impression lorsqu’on rencontre quelqu’un.

La réunion se termina sans plus parler de la nouvelle voisine, on avait accepté sa candidature et on m’avait choisi pour aller lui annoncer la bonne nouvelle. Je me dirigeai donc vers la porte de sa demeure et sonna, puis attendis. Elle vint me répondre quelques secondes plus tard avec un sourire invitant et à la fois anxieux.
-Bienvenue dans le club, dis-je simplement.
***
Deux semaines s’étaient passées et j’avais toujours cette fâcheuse impression à propos d’Anne, qui s’avéra fort sympathique. Il y avait cependant quelque chose, que je ne savais nommer, qui me tracassait au plus haut point à son égard. Deux réunions s’étaient déroulées de façons exquises et Anne n’avait rien à se reprocher. Un jour, elle m’invita pour un souper chez elle, ma famille était invitée évidemment. Sa maison était tout aussi mystérieuse qu’elle. C’est comme si elle cachait un terrible secret qui l’aurait détruite s’il avait été connu d’une seule autre personne.

La soirée terminée, je me couchai et dormi d’un sommeil hanté de cauchemars étranges. Le lendemain matin, je m’installai au bureau de mon fils et ouvrit l’ordinateur. Je connectai l’ordinateur à Internet et m’appliquai aussitôt à la tâche que je m’étais donné. Celle-ci me prit quelques minutes car je n’étais pas très commune à toute cette technologie. Après plusieurs minutes de recherche sur un moteur de recherche reconnu, je trouvai enfin ce que je cherchai. Le terrible secret que cachait Anne. Je trouvai une tonne d’information à son sujet, tant et si bien que j’aurais pu écrire sa biographie tout ce que j’ai découvert cette journée-là.

Anne sortait tout juste de prison, elle avait écopé de 10 ans de prison alors qu’elle n’avait que 22 ans. Elle était complice d’un meurtre, celui d’une femme de son voisinage qui avait été au mauvais endroit au mauvais moment. Naturellement, une peur atroce m’envahie : et si ça lui reprenait de torturer à mort sa voisine, moi dans ce cas, par simple plaisir de la souffrance? Il fallait faire quelque chose, je ne pouvais pas laisser cette folle tuer mes amies, ma famille ou moi-même.

Ce secret était bien trop gros pour que je le garde pour moi toute seule. Je n’en étais pas capable. Je suis donc allée chez mon amie Sally, qui restait toujours calme dans les situations désastreuses et qui avait une tête sur les épaules. Je savais que je pouvais lui faire confiance, qu’elle n’allait pas tout raconter aux jacasseuses du cartier. Non, je lui donnais mon entière confiance, je lui aurais confié ma vie- en fait, c’est ce que je fis. Je lui racontai toute la situation dans les moindres détails. Elle savait donc tout ce que je savais. Je restai là, attendant la réponse-miracle à la question que je lui avais posée en lui racontant les faits. Elle avait adopté une pose de questionnement, une main devant la bouche, les yeux fermés. Sa réponse fut tout simplement : « Pars». Ce seul mot mis des idées dans ma tête que je n’aurais jamais envisagées dans d’autre circonstance. Elle me dit qu’il fallait que je parte sans avertir personne, seule, le plus loin possible. Il n’était cependant pas question que je parte sans mon mari et mon fils.

J’essayai donc de faire comme si de rien n’était, comme si je ne savais rien, pendant une semaine. Mais après cette première semaine, tout bascula. Par un moyen ou par un autre, elle avait su que je savais. J’étais maintenant sa prochaine victime. Elle ne voulait pas que je ruine la vie qu’elle avait mise tant de semaines à rebâtir. Une tonne de signe me démontrèrent que j’avais raison : elle proposa «La fille d’à-côté» comme roman à la rencontre du Club cette semaine-là. C’était un roman qui racontait l’histoire d’une femme qui espionnait sa voisine et qui se fit tuer par cette dernière. Quoi de plus évident? J’avais également l’impression qu’elle m’épiait constamment. Je voyais des ombres partout, ainsi que des silhouettes. Elle me lançait des regards provocateurs lorsque je la voyais. Elle m’en voulait - à mort.

Son dessein était plus que clair, elle voulait me voir rayée de sa vie. J’en savais trop. Je fis donc ce que je n’aurais jamais du faire. Je le sais désormais, car avec le recul, j’ai bien vu que mon imagination me jouait probablement des tours. Je fis ce que Sally m’avait conseillé : je fis ma valise et parti pour des contrées lointaines en laissant tous les gens que j’aimais. Je le regrette amèrement aujourd’hui, en fait, je le regrettais amèrement jusqu’à aujourd’hui, car figurez-vous que je suis allée voir un psychologue et il m’a annoncé que j’étais paranoïaque. Je ne croyais pas que le psy avait tord, je lui accordais une confiance aveugle. Mais je sais que je ne suis pas paranoïaque, car ce matin on pouvait lire dans les journaux :

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